GUIDE DE SURVIE A BORD POUR LES MARINS PAS DU TOUT MEDECINS
Dernière mise à jour : 5 févr.
GUIDE DE SURVIE A BORD POUR LES MARINS PAS DU TOUT MEDECINS
MARIEHAMN III
Dr Laure. Maral

Avertissement, préambule et introduction.
Lorsque j’ai préparé le voyage au Svalbard j’ai facilement pris conscience d’un potentiel accident dans une zone peu fréquentée et éloignée de tout. J’ai alors demandé à Laure ( la fille de son père) de m’aider sur deux points :
- Tout d’abord de me simplifier la pharmacie du Dr JY Chauve, sommité de la médecine en mer qui était conçue pour tous les cas possibles alors qu’il était extrêmement probable que nous n’aurions pas besoin de traitement contre le paludisme aux alentours du pôle nord. Exemple incontestable.
- De me préciser par écrit comment faire certaines opérations qui hélas pourraient s’avérer nécessaire en milieu arctique isolé.
Dans mon esprit il était tout aussi clair que j’aurais commencé par appeler un médecin avec l’iridium (téléphone satellite) sur lequel j’ai toujours pris soin de conserver une heure de communication pour le cas où.
Le but de ce petit mémento n’est pas de vous permettre de vous substituer à un médecin qui a étudié et pratiqué les choses pendant ses neuf ans d'études mais de mieux pourvoir gérer une urgence, éventuellement avec le téléphone coincé entre l’épaule et l’oreille pendant qu’on fait ce qu’on peut et surtout ce que le médecin dit de faire. C’est aussi de permettre de lire avant de partir, histoire de ne pas être tout à fait démuni le jour où un besoin est là.
La pharmacie comprend des substances très réglementée (alcaloïdes !) qui nécessite à la fois une discussion préalable avec votre médecin et une prescription (ordonnance sécurisée) de ce dernier, ces calmants ne doivent pas être administrés de la seule initiative du skipper, d’où l’importance d’un moyen de communication avec un médecin. Il est évident qu’il ne faut surtout pas les approvisionner pour une croisière en Angleterre ou Espagne au risque de devoir fournir des explications compliquées a des douaniers soupçonneux.
Dans tous les cas je recommande vivement d’assister à une conférence du Dr JY Chauve, en plus d’être un très bon conférencier c’est un marin et un médecin très compétent sur son sujet. Je me permets de le citer :
Un médecin peut vous faire faire des tas de choses par téléphone mais il faut que vous ayez le matériel, les médicaments et que vous soyez prêt à le faire.
Idéalement il faudrait pouvoir transférer le fichier pharmacie au centre de Toulouse ou au médecin qui vous guide.
Enfin ce mémento n’est pas du tout destiné à être d’une lecture agréable, c’est un outil, clair et simplifié à l'extrême, pas un truc pour rêver ou pour découvrir des paysages, si vous voulez des récits allez voir mes autres articles ( pardon on dit « post » dans le langage branché d’internet).
Il est conseillé de remplir les renseignements sur l'équipage au grand complet avant de partir, en bref , le jour où sa saigne fort et que vous ne saurez pas ce qu’il faut faire, il est possible que, malgré votre état d’émotivité, vous soyez encore capable de lire le fichier que vous aurez préparé au médecin que vous aurez au téléphone, et il en aura besoin ( le médecin) . Dans ce but avoir le document imprimé à bord est indispensable, en plus de l’avoir en edoc pour pouvoir le transférer si besoin.
Un organisme à connaitre : le CCMM , relié au CHU de Toulouse le Centre de Consultation Médicale Maritime , accessible 24/24 et 7/7 . sur VHF canal 16, sur tel portable 196, au 32 ou 38 sur le réseau INMARSAT et bien sur par téléphone normal au +33 5 34 39 33 33. ( notez qu'Immarsat ne marche pas à proximité des pôles) , en bref ce sont eux qui vous guideront quand vous ne saurez plus quoi faire.
Enfin merci au Dr Laure Maral qui a bien voulu que je mette ça a disposition de tous sur le site du CNV.
En espérant que vous n’en n’ayez jamais besoin….
JL Maral.
Janvier 2022
Table des matières
Réalisation d’une bandelette urinaire.
4- UTILISATION MATERIEL MEDICAL.
c) Injections sous cutanée et intra musculaire.
d) Reconstitution d’un antibiotique (ex : Rocéphine).
1- EQUIPAGE
a) Permanent

b) Temporaire

2- PHARMACIE DE BORD





Remarques de JLM:
Vous remarquerez que ce fichier est initialement un fichier Excel. Sur demande le fichier est disponible , il est en effet plus facile d'envoyer un fichier excel au médecin que ces captures d'images. C'est aussi plus simple pour une mise à jour .
Je n'ai hélas pas pu mettre ce fichier Excel sur le site pour des raisons techniques.
3- PROTOCOLES
a) Traumatisme crânien
Traumatisme crânien = TC = choc à la tête y compris le visage.

Évaluation de la gravité
TC léger si :
- Pas de trouble de la vigilance : score de Glasgow > ou = 13
- Pas de perte de connaissance
- Pas de troubles du comportement
- Pas de convulsion
-
TC grave si :
- Trouble de la vigilance : score de Glasgow < 8
- Déficit neurologique focal (perte de force d’un membre, difficulté à parler)
- Convulsion
- Vomissements
- Perte de connaissance à distance du TC
- Perte de mémoire au-delà de 24h post TC
Facteur de risques liés au blessé :
- Trouble de la coagulation ou traitement anticoagulant ou entiagrégant
- >60ans
- Intoxication alcoolique ou autres drogues
Tableau 1 : Score de Glasgow

Prise en charge
Surveillance 24-48h.
Dans les heures et jours suivants, signes d’alerte :
- Forte somnolence
- Mal de tête important, prolongé
- Nausées, vomissements
- Engourdissement d’un membre, diminution de sa force ou de sa sensibilité
- Difficulté à parler
- Vision double ou trouble
- Trouble de l’équilibre ou de l’audition
- Écoulement de liquide clair ou de sang par le nez ou les oreilles
Signe d’alerte = consultation en urgence.
b) Infection urinaire
Définition
Cystite = infection urinaire basse :
- Pas de fièvre
- symptômes : brulures mictionnelles, douleurs à la miction, urines troubles ou malodorantes.
- Bandelette urinaire : leucocyte + +/- nitrite +
Pyélonéphrite aigue= infection urinaire haute :
- Fièvre ³ 38,5°C
- Douleurs lombaires le plus souvent unilatérale
- symptômes : brulures mictionnelles, douleurs à la miction, urines troubles ou malodorantes.
- Bandelette urinaire : leucocyte + +/- nitrite +
Réalisation d’une bandelette urinaire
- Lavage des mains à la solution hydro alcoolique. Au minimum à l’eau et au savon.
- Recueil des urines à partir du 2ième jet urinaire sans toilette périnéale préalable dans un récipient propre et sec, non stérile.
- Tremper complétement les zones réactives de la bandelette dans l’urine.
- Tamponner le rebord de la bandelette sur une compresse pour éliminer l’excès d’urine.
- Maintenir la bandelette horizontale pour éviter le mélange des réactifs.
- Respecter le temps de lecture indiqué par le fabriquant.
- Comparer les résultats obtenus à la réglette comparative.
- Noter les résultats, l’aspect des urines (couleur, odeur) et la date-heure de l’analyse.
Prise en charge
Cystite = infection urinaire basse :
Pas d’obligation d’un avis médical.
Antibiothérapie probabiliste en prise unique : MONURIL 3gr 1 sachet
Pyélonéphrite aigue= infection urinaire haute :
Prise d’un avis médical.
Antibiothérapie probabiliste débutée selon la distance d’un laboratoire et la tolérance du patient.
Pas d’antibiotique sans l’avis médical.
c) Brûlures
Classification

!! Plus c’est grave moins ça fait mal !!

Localisations à risque
- Circulaire des membres
- Face (risque de gêne respiratoire)
- Mains (risque de gêne fonctionnelle)
- Périnée (risque septique)
Prise en charge
- Mise à distance de l’agent responsable
- Retirer les vêtements en contact avec la peau lésée (découper aux ciseaux si besoin).
- Mettre immédiatement la brûlure sous l’eau froide pendant 20 min (15 degrés), (diminue la profondeur de la brûlure, diminue la réponse inflammatoire, effet antalgique). Sauf si brûlures chimique ou électrique.
- Pas de glaçage. Pas de traitement traditionnel. Pas de linge mouillé.
- Désinfection à la Chlorexidine.
- Si cloque > quelques millimètres : Excision en la vidant avec une aiguille stérile puis enlever la peau avec des ciseaux/bistouri stériles.
- Couvrir les plaies avec des pansements occlusifs stériles (Hydrocolloïdes= DUODERM)
- Réfection quotidienne des pansements (antalgique potentiellement nécessaire avant les soins)
- Prendre des photos quotidiennes si loin de la terre
d) Plaies
Généralités
- Lavage des mains
- Lavage à l’eau claire et au savon pour retirer les corps étrangers, le sang coagulé, les tissus nécrosés non adhérents
- Rechercher un saignement actif
- Pas d’indication à l’utilisation d’un antiseptique si le lavage à l’eau a pu être abondant
- Si plaie sur une zone pileuse et que les poils gênent : couper les poils/cheveux. Pas de rasage.
- Prendre des photos de la plaie
- Toute plaie de la main, des doigts, d’une articulation doit être explorée par un médecin à la recherche d’une atteinte d’un nerf, tendon ou vaisseau.
ð Avis médical obligatoire
Technique de fermeture

Suture au fil
Matériel :
- Compresses stériles
- Fil à suture
- Porte aiguille
- Ciseau ou bistouri
- Pince
- Chlorexidine
Technique :


