Retour sur la Longue Route 2024 par Pierre Huglo
- marion
- 8 déc.
- 3 min de lecture

Samedi dernier, Pierre-André Huglo, membre du club, nous présentait sa Longue Route 2024.
Après une première participation en 2018, Pierre s'est à nouveau lancé dans l'aventure à bord de son Contessa 32. L'objectif : un tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance - à l'image du premier Golden Globe Race en 1968 (https://goldengloberace.com/fr/the-history/) - mais sans notion de course.
Mais pourquoi repartir ? L'amour de la navigation bien évidemment. Mais aussi l'envie de retrouver l'océan austral et les conditions que l'on ne retrouve que là-bas. Des conditions difficiles, mais énergiques, pleine de vitalité. Jamais vraiment tranquille, mais la satisfaction de faire marcher le bateau au mieux dans ces conditions.
Le 11 août 2024, il quitte le port de Lorient en compagnie de 2 autres bateaux, dont un Contessa 32. C'est parti pour un périple de 26000 milles nautiques.
Sur son bateau, tout a été réfléchi. Le poids est centré dans le bateau. Tout est fixé pour rester en place. Un inventaire du bateau avec un plan a été réalisé pour retrouver facilement ce dont il a besoin. Les appareils ? Très peu à bord. Pas de pilote. Pas d'anémomètre. Pas de moteur. Pas de téléphone. "Si on n'a pas d'équipements, il ne peut pas tomber en panne." Petite entorse : un GPS portable, très peu utilisé. Sans pilote, il utilise un régulateur d'allure. De la pure mécanique. Des sextants, des cartes papier...
La nourriture avait manqué lors de son premier tour du monde, cette fois-ci, il prévoit plus. Des boîtes de conserve, du riz, des pâtes, de la nourriture lyophilisée... avec un roulement sur une semaine. Pour l'eau, 80L en jerricane sont prévus au cas où. Sinon, c'est 2h par jour à utiliser un désalinisateur manuel pour produire les 4L d'eau nécessaires par jour.
Et le sommeil dans tout ça ? Un seul mot d'ordre, se reposer dès que possible entre 15 min à 2h.
Comment ne pas ressentir la solitude sur cette Longue Route autour du globe ? Ecouter le bateau. Selon Pierre, la clé est de se recentrer sur le bateau et sur le présent. Les moments difficiles finissent par passer.
Après son départ, il commence par longer les côtes espagnoles et portugaises au portant et utiliser les alizées de NE pour descendre vers le Sud. Arrivé au pot au noir, il navigue au mieux entre les grains, n'ayant aucune donnée météo. Après 1 mois, il passe l'Equateur et remonte contre les alizées de SE pendant près de 15 jours. Sous les tropiques, il fait très chaud. La température peut atteindre les 40°C dans la cabine. Les meilleurs moments sont le lever et le coucher du soleil. Et voilà enfin l'océan austral tant attendu. Malheureusement, l'anticyclone est très bas et oblige à naviguer au près encore un moment. Puis finalement, c'est du portant. La porte étanche reste fermée. Il fait froid et les conditions sont difficiles en ce début de printemps austral. Au Cap Horn, il rencontre un voilier du Vendée Globe, mais impossible de l'identifier. Et le temps de remonter l'Atlantique est venu avec les alizées de SE. Pot au noir. Alizées de NE. Et vent dans le nez des Açores à la Bretagne qui l'oblige à tirer des bords. Le 14 mars 2025, il arrive en rade de Lorient.
Après l'heure du bilan, peu de casse. Une drisse de spi, des cliquets de winch, une grand-voile abîmée... Le plus important, la préparation et se parer à toutes éventualités ! Et une grande confiance en son bateau !
Son objectif secret : faire mieux que la première fois et arriver le 7 mars à Lorient. Pendant tout le périple, il gagne du temps sur son "hareng 2018". Au retour, à l'équateur, il a 11 jours d'avance. Mais les conditions dans l'Atlantique Nord lui font perdre son avance. Et il arrivera 7 jours plus tard que prévu, après 214 jours de mer (et une moyenne de 121 mn sur le fond par jour). Petit clin d'oeil, à Hemingway et son roman "Le vieil homme et la mer".
Pour aller un peu plus loin :
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